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Une partie de ma vie de marin de commerce racontée en 140  histoires vécues.

Une partie de ma vie de marin de commerce racontée en 140 histoires vécues.

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La rentrée tardive au collège.

Place Pigalle.
Place Pigalle. 
<link href="file:///C:UsersmauriceAppDataLocalTempmsohtml11clip_filelist.xml" rel="File-List" />La rentrée tardive au collège      

Dix huit ans, première découche.

Les fins de semaines où je n'étais pas consigné (ils se comptent sur les doigts de la main), je devais rentrer au centre avant vingt heures pour l'appel.

Une fois pourtant, je fus absent pour cet appel, et pour cause. Mon cousin âgé de près de vingt ans, m'accompagna de La Ferté St Aubin à Paris en train. Mais, au lieu de me laisser partir pour le centre d'apprentissage, il m'entraîna, ou plutôt, je le suivais sans contrainte dans une folle épopée parisienne.

De deux ans mon aîné, il connaissait mieux que moi les bons coins de la capitale.

De restaurants en bars à hôtesses, de rues chaudes à cinémas cochons, à presque minuit, je laissai mon cher cousin pour rejoindre le centre. Je dépensai largement durant cette folle nuit, l'équivalent de six mois d'argent de poche, mais qu'importé:

-" Au diable les varices comme disait ma grand-mère, l'argent est fait pour être dépensé",

Manque de chance pour moi, les trains de grande banlieue ne circulaient pas la nuit. Le dernier arrêt était Corbeil. Il me restait encore un bon trajet à faire.

Certainement grisé par ma nuit tumultueuse et quelques verres de trop, je me mis en devoir de rentrer... à pied.

La fatigue me prit à une dizaine de kilomètres de Corbeil. Je trouvai refuge dans une cabane de cantonnier où je dormis une coupe d'heures, A mon réveil, vers trois heures du matin, je me mis en devoir de faire du stop pour finir mon voyage.

J'avais certainement dû tourner en rond dans toutes ces rues pour sortir de la ville. La première voiture qui voulut bien s'arrêter pour me prendre alors que je me croyais être dans la bonne direction allait à... Paris. Non merci, j'en venais!

Ecœuré, je retournais finir ma nuit dans la salle d'attente de Corbeil pour, au petit jour prendre le premier train pour La Ferté Allais.

Au centre, on ne m'y attendait plus, je dus en partie raconter des mensonges pour expliquer ce retard, ce qui me valut de rester consigné le dimanche suivant.

On ne perd pas comme cela une si bonne réputation de très mauvais élève!

 

Les trois jours, avant l'armée

Maurice en Chasseurs
Maurice en Chasseurs 
<link href="file:///C:UsersmauriceAppDataLocalTempmsohtml11clip_filelist.xml" rel="File-List" />Les trois jours avant l'armée

 

Si de nos jours, nos jeunes ne font plus qu'une journée d'initiation à la vie militaire, de mon temps il n'en était pas de même.

Pas très longtemps après ma vie de collégien, je reçus un jour une belle lettre du gouvernement me demandant de me rendre tel jour à telle heure à tel endroit pour effectuer les trois jours nécessaires à ma future incorporation dans l'armée française où je devais y rester dix huit mois.

Pour parodier une histoire du regretté Fernand Raynaud, au bas de la lettre était inscrit (en d'autres termes):

- "Si vous ne partez pas immédiatement on vous fout en tôle".

La tôle je l'ai connue, mais pas tout de suite, seulement à la fin de mon temps d'armée. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs, et rendons nous à Vincennes pour ces fameux trois jours; qui d'ailleurs ne durèrent qu'une journée et demie. Visite médicale, tests en tous genres, pas le temps de s'ennuyer.

Le test I. T. N.  me fut bénéfique car il détermina ma future activité pendant tout mon temps d'armée. Je m'explique:

Ce test est une épreuve de lecture au son, c'est à dire la compréhension du langage Morse,  nom de son inventeur, Samuel Morse (l'alphabet est remplacé par des traits et des points /I./T-/N-. /)

Ce procédé servait au télégraphe électrique afin d'acheminer des messages uniquement à l'aide d'un manipulateur et d'un son continu. D'abord par un fil, ensuite par les ondes hertziennes. Le test consistait donc, pendant une demi-heure à nous envoyer à l'aide d'un haut-parleur, (nous n'entendions que des sons modulés aigus) des séries de lettres, uniquement des I, des T, et des N, dans tous les ordres possibles par groupes de trois:

IT N, TI N, N IT point, trait, trait point / trait, point, trait point / trait point, point, trait et ainsi de suite, qu'il fallait transcrire sur le papier par:

/._-./_._./_.._/

Le test était constitué de deux parties: une première fois par ce qui vient d'être expliqué plus haut, pendant une demi-heure précise, ensuite un quart d'heure de pause. En deuxième partie, le même test dans l'ordre exact du premier, (c'est à dire qu'ils nous repassaient la même bande une deuxième fois).

La correction consistait non pas à savoir le nombre de fautes dans l'un ou l'autre test, mais à comparer le nombre de fautes entre la première et la deuxième épreuve. Pour vous dire la difficulté! Seulement dix pour cent des participants avaient terminé le test, et seulement moi et un autre avions la moyenne.

 Ce résultat en ce qui me concerne ne m'étonna pas le moins du monde car, depuis déjà bien longtemps j'avais appris l'alphabet morse/ copié sur le gros Larousse familial, en noircissant bon nombre de pages de cahiers pour me le rentrer dans le crâne.

Les bonnes notes en fin de stage me donnèrent le droit de choisir le corps d'armée et le lieu où je voulais être incorporé.

Le choix fut assez rapide, j'inscrivis: Transmission, Allemagne.

Transmission car, en troisième année de collège f avais commencé des cours de radio-électronique par correspondance qui ne marchaient pas trop mal.

Et l'Allemagne, pour voir déjà un pays autre que la France, sans savoir que plus tard, trois tours du monde m'attendaient en temps que marin de commerce au long cours.

A cette époque l'armée faisait ce qu'elle voulait des futures recrues et il n'était pas rare de se voir affecter dans tout autre chose de ce que l'on avait demandé. Pour moi il y eut une exception, car quelques temps plus tard je reçus mon affectation:

Deuxième groupe de Chasseurs portés, section transmissions, Saarbourg, FFA.

F.F.A.  Force Française en Allemagne.

Je n'en demandais pas tant!

 

Hôpital militaire à Bourges, l’armée

Maurice en chef de station de transmissions.
Maurice en chef de station de transmissions. 
<link href="file:///C:UsersmauriceAppDataLocalTempmsohtml11clip_filelist.xml" rel="File-List" />

       Hôpital militaire à Bourges, l’armée

    Bon pour le service

Avant de partir pour l'Allemagne faire mon temps d'armée, je passai quinze jours en observation à l'hôpital militaire de Bourges/ pour un souffle au cœur détecté lors de mes trois jours.

Depuis ma plus tendre enfance, dès que je faisais trop d'efforts, j'étais essoufflé et il m'était impossible de faire quoi que ce soit avant une période plus ou moins longue de repos.

En fin de compte, à Bourges, on détecta un shunt gauche droit, c'est à dire un léger passage infime entre le ventricule gauche et le droit.

Le sang dans mon cœur ne prenait pas le chemin habituel, et à la longue, sous l'effort, la fatigue se faisait sentir.

Rien à faire sinon l'opération, mais comme me dit le toubib militaire, si vous êtes arrivés à vingt ans avec cette anomalie, c'est que vous pouvez vivre encore au moins autant. (On en est déjà à deux fois le pronostic!).

Donc, j'étais bon pour le service, mais classé E 3 à savoir; exempt de marches forcées, de sports violents et de grandes manœuvres.

Cela ne m'empêcha pas de faire tout mon temps d'armée dans les transmissions avec en final le grade de Caporal instructeur transmissions.

Déjà à l'hôpital, je faisais partie du contingent et, dès ma sortie après les quinze jours d'observation, je rejoignis directement mon unité à Saarbourg par le train avec un bon de transport en poche.

Cela me dispensa des brimades des premiers jours par les gradés instructeurs.

Les sévices infligés étaient complètement débiles et aucunement flatteurs pour l'armée française. En fin de journée, sur la place d'arme, tous les bleus au garde-à-vous devaient crier à tue-tête.

-"Brigitte Bardot est une belle fille, mais je suis trop moche pour me la faire".

         Me connaissant, je ne sais pas si je me serais plié à cette grosse connerie.        Durant les quatre mois de classes, pendant que mes camarades de la 63/2A crapahutaient dans la boue aussi bien de jour comme de nuit, j'étais tranquillement assis en salle de cours, un casque sur la tête où, pendant des journées entières, je devais noircir des cahiers de groupes de mots reçus sous forme de Ta et de Ti (point et trait).

Au bout des quatre mois, on passait l'examen final. Mes bonnes notes obtenues me permirent de passer caporal d'office et, pour la première fois une permission de quinze jours me fit revoir la France.

         Il n'est pas question ici d’embêter le lecteur avec des récits de bidasses sans intérêts, c'est pourquoi je ne m'étendrai pas trop sur mon temps passé à l'armée. Quelques faits quand même qui méritent d'être cités:

-  De temps en temps, les Commandants des casernes des FFA faisaient des concours de transmission inter-armée.

Cela consistait pendant des heures entières à ne communiquer que par graphie, et l'unité qui était la plus compréhensible était déclarée vainqueur.

Donc, dans un rayon de cent kilomètres (portée maximum de nos émetteurs-récepteurs) il n'était pas rare de recevoir des coups de téléphone pour nous demander si tel jour, telle heure nous serions intéressés pour une rivalité sur les ondes.

Les refus étaient très rares, chacun voulant se mesurer aux autres.

C'est ainsi qu'un jour, notre Commandant proposa à une caserne voisine un match amical.

La réponse ne se fit pas attendre, mais comportait un bémol.

-"D'accord pour la rencontre, à condition que le caporal Renard ne soit pas en compétition".

Ma renommée, connue de tous avait passé les frontières, personne ne voulait se mesurer à moi.

Hors course, je fus désigné pour superviser le duel. La gloire quoi!

-  Cabot (caporal), je devais un soir, sur l'ordre du juteux (adjudant)
désigner une équipe de douze personnes pour la corvée de pluches du lendemain.
De chambres en chambres, déjà une dizaine de volontaires consentants ou non.

Avisant une jeune recrue, je lui lançai la phrase habituelle:

-"Toi, corvée de pluches demain à neuf heures aux cuisines".

Je ne m'attendais pas à la réponse qu'il me fit.

-" Mon caporal, je suis noble, je suis monsieur De, et il me serait très désagréable de me mêler à ces gens pour une corvée de ce genre",

Je n'en croyais pas mes oreilles. Il fallait faire comprendre à cet individu le sens déplacé de cette réponse en ces lieux.

Il me lançait des De, j'allais lui en donner.

-"Monsieur De mes Deux, vous serez De corvée De chiottes Demain à Deux heures, en plus de votre corvée De pluches, rompez,

Non mais!

- Une autre fois, le juteux manquait de caporal instructeur pour la formation du maniement des armes des nouvelles recrues.

Il me fît part du désir qu'il avait de me mettre pour une fois seulement avec une classe de bleusailles afin de leur apprendre à tenir un fusil.

Je l'avais pourtant prévenu:

-"Mon adjudant, je ne me sens pas du tout capable d'assurer ce cours, il n'y a vraiment aucune comparaison entre un manipulateur morse et un fusil".

-"Exécution ou vous me ferez quatre jours", fut sa réponse;

Il l'avait voulu. Rassemblant les nouveaux dans une salle de cours je commentais en leur montrant un fusil.

-« Un fusil comporte deux parties, ce bout-ci est le fu, et celui-là le sil ».

Mon cours ne dura qu'une petite minute, Je n'en dis pas plus, le juteux que je n'avais pas vu dans le fond de la salle m'ordonna de stopper tout de suite, m'assurant que c'était lui-même qui assurerait le cours.

fl n'y eut aucune suite à ma leçon massacrée, le gradé ayant peut-être compris que je ne serais jamais qu'un instructeur transmission, et rien d'autre.

Ce fut quand même cette passion qui me valut quelques jours de tôle.

Libérable une dizaine de jours plus tard, je fis encore des cours de lecture au son à des futurs transmetteurs.

Il y avait deux possibilités de formation.

Soit envoyer une bande préenregistrée et passer de tables en tables pour voir les fautes commises, soit je restais à mon bureau, et c'est moi-même qui envoyais des phrases ou des groupes de mots à tout le monde.

Lassé par les phrases types à transmettre, ce jour là, je voulais innover, mal m'en prit.

Je tapai des phrases sans queue ni tête, et même des choses hostiles à l'armée et à mes supérieurs.

Trop absorbé par mon travail, je ne vis pas le capitaine entrer. Il aurait regardé un élève médiocre qui ne prenait qu'une frappe sur deux, il n'aurait pas pu comprendre le sens des phrases, mais manque de bol pour moi, il se mit derrière mon meilleur élève qui ne manquait absolument rien.

Voila ce qu'il déchiffra en même temps que celui qui notait si assidûment:

-"Aux chiottes l'armée, les supérieurs sont tous des cons..."

Il va sans dire que l'élève qui avait si bien pris ce message ne fut nullement inquiété, ce n'en fut pas pareil pour moi.

Le capitaine s'en alla se plaindre au commandant et, pour la première fois, je gouttais au trou pour quinze jours. (Le niouf aurait dit Pierre Palmade)

Il était prévu que nous soyons rendus à la vie civile dix jours plus tard, j'avais chope quinze jours.

Le capitaine m'expliqua que je ne serais libéré qu'à la fin de mes jours de tôle, sauf si je renonçais à mon grade de caporal, dans ce cas je partirais en même temps que mes camarades.

Un grade pour cinq jours de gagné, qu'auriez vous fait à ma place?

Je déchirai mes deux galons devant mon supérieur, et c'est ainsi que je fus libéré comme tout le monde, le jour prévu.

J'ajouterais pour finir que, parti pour dix huit mois, les lois changèrent pendant mon incorporation sur le temps d'armée, et je fus libéré au bout de seize mois.

C'était toujours cela de pris

 

Retour à la vie civile

Maurice rendu à la vie civile.
Maurice rendu à la vie civile. 
  <link href="file:///C:UsersmauriceAppDataLocalTempmsohtml11clip_filelist.xml" rel="File-List" />Retour à la vie civile

Vingt et un an, sur le marché du travail  

L'année terminée, que faire?... Avant de partir bidasse après mes trois années de centre d'apprentissage, j’avais été embauché près de Beaugency dans une fabrique de matelas comme simple ouvrier.

On était loin de mon métier d'électricien, mais il fallait bien gagner sa vie, en attendant des jours meilleurs.

Donc, après mon retour de l'armée, cette usine me reprit quelque temps, ce qui nie permit de me re-familiariser à la vie civile.

J'habitais toujours chez mes parents à La Ferté St Aubin. A cette époque je m'inscrivis à la chorale "A cœur joie", dirigée par la directrice de la maison familiale des touts petits.

Nous y allions une fois par semaine. Dans cet établissement, une employée, Christiane, habitant Vierzon, travaillait comme puéricultrice.

De semaine en semaine, à chaque réunion, je me rapprochai de plus en plus d'elle, si bien qu'un jour, elle annonça à ses parents son désir de se fiancer avec ce grand beau jeune homme qui chantait si bien.

Après mon usine de matelas, j'enchaînai dans une fabrique de boulons, dans le village d'à côté pour un salaire plus motivant.

Dans cette nouvelle place, pas de ramassage en car comme à Beaugency, je devais m'y rendre par mes propres moyens.

J'avais acheté une quatre chevaux Renault à un collègue de travail quelques mois auparavant pour la somme de cinq cent francs. Cela ne représente plus rien de nos jours, mais il faut savoir qu'à l'époque, en mille neuf cent soixante cinq, je ne gagnais que huit cent francs par mois (environ cent vingt deux euros).

Ce véhicule me servait donc pour me rendre à mon travail tous les jours, et aussi de temps en temps pour me rendre à Vierzon les fins de semaine dans la future belle-famille.

Le mariage se fit quand même un jour, non sans mal, voyez la suite.

 

Ouvrier pensionnaire.

Bonne table, bonne couche.

A vingt quatre ans, je travaillais dans une usine de fabrique de rondelles et de boulons, petit village près d'Orléans, à vingt kilomètres de la Ferté St Aubin,

Je partais tous les matins de bonne heure, avec la gamelle préparée par ma mère, pour le repas du midi.

Contre la prise d'une boisson dans le Bar-hôtel-restaurant du patelin, j'avais le droit de me faire réchauffer le repas.

Cela dura quelques semaines. Sympathisant avec un collègue de travail, il voulut bien me prendre en pension complète chez lui, du lundi au vendredi. Les deux repas et le petit déjeuner compris.

Après nous avoir mis d'accord sur le prix, il me fit visiter sa maison, et je rencontrai sa femme pour la première fois, Petite bonne femme douce, gentille qui fut enchantée par l'idée de son mari. J'allais donner un souffle nouveau à la maisonnée, en côtoyant les quatre enfants du couple, (trois garçons et une petite fille). Tous furent enchantés également pour ce nouveau copain locataire qui allait égayer leur vie.

Un bon mois se passa sans rien d'extraordinaire mais, peu à peu, à force de côtoyer cette femme si douce, si gentille, un jour où elle devait être en manque d'affection, arriva ce qui devait arriver. Je la pris dans mes bras et l'embrassa amoureusement.

Elle ne fit rien pour se soustraire à l'étreinte, bien au contraire, elle en redemanda.

Depuis ce jour tout alla très vite pour nous deux, dès que nous étions sûrs d'être seuls, ce n'était qu'étreintes et attouchements coquins.

Au fur et à mesure que notre passion prenait de l'importance elle me raconta sa vie amoureuse avec ce mari, père des quatre enfants,

-"Jamais je n'ai eu vraiment d'attirance envers lui m'avoua-t'elle, les enfants sont venus comme ça.

Même la dernière, il a dû me la faire dans un demi sommeil, je ne m'en rappelle absolument pas".

La pauvre, toute cette vie sans amour vraiment! Elle pouvait m'adorer, je lui donnai en quelques mois ce qu'elle n'avait pas eu en quinze années de vie commune.

         Notre imagination en recherche d'amour n'avait pas de limite.       Pratiquement chaque nuit, elle se levait pour faire rentrer le chat de la maison qui miaulait à la porte.

Au retour, elle se trompa de lit et se glissa à côté de moi qui dormais pourtant avec le grand fils. Elle lui tourna la tête de l'autre côté de nous en la maintenant avec sa main pendant que je la besognais... tandis que nous entendions ronfler le mari dans la chambre à côté.

Au petit déjeuner, elle descendait toujours la première préparer le café, je la rejoignais et, pendant tout le temps que nous entendions le bruit du rasoir du mari à l'étage…  sur la table de la cuisine.

Pour la communion du petit dernier, je fus invité comme faisant partie de la famille (tu parles!).

Pendant le repas du midi, elle était assise en face de moi, sa mère à côté. 

Avec mes grandes jambes, je lui faisais du pied tout le long du repas. A un moment donné, je me penchai pour je ne sais plus quelle raison et, horreur, je me rendis compte que depuis le début, je faisais du pied à... sa mère, qui, certainement enchantée de la chose n'avait pas bronché.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Un mercredi, le plus grand des fils encore dans la maison, (les autres étant partis soit au patronage soit au catéchisme) me vit sortir à poil de la chambre de sa mère.

Je réussis à le convaincre de ne rien dire à son père lui prétendant que je ne pourrais plus jouer avec lui et ses frères et sœur, il tint sa promesse pendant près de deux mois. Toujours en pension chez lui, nous faisions d'avantage attention sa femme et moi.

Un beau jour, quand même j'aperçus un changement dans l'attitude du père. Je savais qu'il le savait, mais lui ne savait pas que je savais qu'il le savait (vous suivez toujours?).

Cela dura encore un bon mois mais, il avait dû préparer son heure de vengeance car, un jour que j'étais de congé, il me fit savoir que je devais me rendre rapidement chez lui pour des choses importantes me concernant.

L’heure de vérité avait enfin sonné. Moi, inconscient, je me rendis au rendez-vous, alors qu'il aurait très bien pu être derrière sa porte avec un fusil.

Il me reçut, sans fusil, mais rouge de colère. Il me déballa tout d'un seul coup: que j'étais un grand dégueulasse d'avoir fait cela, après tout ce qu'il avait fait pour moi. Sa femme, à côté de lui ne disait rien, n'osant même pas me regarder. Dans son esprit, elle perdait son jeune amant, c'est tout ce qu'elle voyait.

Le mari, une fois sa colère passée me proposa un marché.

-"J'ai un crédit pour cette maison, si pendant six mois tu me donnes cinq cent francs par mois, je ferme ma gueule, sinon j'écris une lettre à ta future belle-famille pour expliquer ce que tu as fait".

Je n'osai pas lui dire non sur place, je pris le peu d'affaires m'appartenant, et je quittai cette maison à la couche si accueillante pour ne plus jamais revenir.

Dès ma semaine de congé terminée, je démissionnai de mon travail, pour ne pas me retrouver face à mon rival, et je me mis à rechercher du travail sur Vierzon, ville de ma fiancée.

Le salaud tint parole, un mois après notre discussion houleuse, ne voyant pas de chèque ni de mandat venir, il écrivit sa fameuse lettre et, pendant une quinzaine de jours, fiancée et futur belle-mère me firent la gueule, en faisant comprendre quand même que le procédé du chantage était honteux.

Cela s'arrangea quand même, car quelques mois plus tard, j'épousai celle qui allait devenir ma première femme et me donner mes deux premiers enfants.

  

 

Premier mariage. Unelec Vierzon, Orléans.

Ma tête juste avant l'armée.
Ma tête juste avant l'armée. 
<link href="file:///C:UsersmauriceAppDataLocalTempmsohtml1�1clip_filelist.xml" rel="File-List" />

Premier mariage. Unelec Vierzon, Orléans.

On oublie tout et on recommence
Suite à mes histoires de coucheries dans ma dernière place du côté d'Orléans, il me fut difficile de reconquérir le cœur de ma fiancée mais, enceinte de quelques mois, elle dut se résoudre à pardonner et à se laisser passer la bague au doigt.
A cette époque, je travaillais à Vierzon dans une usine de construction de ponts roulants et de translateurs dont le siège était à Orléans.
Comme nous logions chez les parents de ma femme, je demandai à mon chef mon intention de me faire muter sur Orléans.
Ma demande fut acceptée, et on me logea même dans une maison de fonction, tout près de l'usine.
Jeune marié avec un enfant, pas de loyer (juste les charges à payer), cela commençait bien.
Nous étions à l'approche de Mai 68.
J'assumais assez bien ma nouvelle fonction d'électricien d'entretien, voici d'ailleurs quelques souvenirs de cette période.
- Dans l'atelier de fonderie, le responsable de la chauffe me demanda pour dépanner un monte-charge prévu pour alimenter un haut fourneau.
Je me rendis sur place avec un nouvel embauché. Le responsable du four m'expliqua:
-"Tu vois maurice, une fois le panier chargé, avec cette télécommande, je lance le cycle et en principe, le monte-charge démarre tout seul jusqu'à hauteur de la gueule du four et se renverse dans le brasier. Depuis ce matin, impossible de démarrer la séquence, alors qu'hier soir tout marchait très bien".
J'avais remarqué à mi-hauteur du parcours, des fins de courses sur les rails qui devaient êtres grippés, et bloqués dans la mauvaise position empêchant ainsi le fonctionnement normal de la séquence automatique.
Nous vidions le panier et je montai dedans avec le nouveau. A l'aide de la télécommande manuelle, je montai à hauteur des fins de courses supposées défectueux. En effet, dès que je les eus remués un peu, tout se remit en ordre; la séquence automatique se déroulant correctement.
Mais voilà, la manette pour tout stopper était restée en bas, le responsable de l'atelier me faisant entièrement confiance était reparti à d'autres tâches,
Crier n'aurait servi à rien, car le bruit ambiant dans une fonderie est assourdissant.
Nous montions lentement vers l'enfer, la séquence reprenant son cycle normal.
Arrivé en haut, le panier devait se renverser tout seul dans le brasier.
L'inconvénient majeur était que cette fois le chargement n'était pas des pièces de ferraille, mais deux types qui, si rien ne se passait allaient vers une mort certaine. Quelques secondes encore, et tout serait fini.
Mon chef, cherchant Renard dans toute l'usine pour voir comment il s'y prenait avec le nouveau m'avait enfin trouvé dans cette fonderie.
Arrivant juste quand je montai dans le panier, anticipa la suite et, le temps qu'il se jette sur l'arrêt d'urgence obligatoire (merci le bureau Veritas), le chariot était en train d'amorcer le basculement et la descente aux enfers.
Déjà la chaleur du four nous caressait le visage quand tout s'arrêta net.
Il ne nous fallut pas longtemps pour redescendre par les poutrelles comme des acrobates. Le chef me souffla une bonne engueulade que je méritais largement.
Une autre histoire se passa dans cette fonderie:
- Le responsable en chef, en fin de carrière devait être remplacé. Trois postulants étaient prévus pour prendre sa suite.
Un des trois, connaissant malheureusement la mentalité des deux autres, déclara forfait, et se mit hors course.
Des deux restants, le plus malin invita son rival un midi au restaurant et le fit boire plus qu'il n'en fallut pour, qu'à la reprise de l'après-midi le directeur passant par là vit notre pauvre victime en état d'ébriété.
-"Vous voyez bien M le directeur que cette personne ne peut prendre le commandement de la fonderie, il est souvent dans cet état", se plut à dire le mauvais homme. Le directeur, écœuré par cette attitude, flairant le traquenard, rejeta la candidature des deux acolytes et se retourna sur le troisième qui n'y croyait plus, mais qui fut bien content en fin de compte de prendre le poste.
Pour finir, une histoire racontée à l'usine que je me permets de vous narrer, elle d'une femme cariste (conductrice de chariot élévateur).
Un jour que j'étais sur son parcours, elle s'arrêta à ma hauteur et me demanda: -"Maurice, dis-moi la différence qu'il y a entre un sac à patates et une femme".
Des histoires, des blagues, des devinettes j'en connaissais des tonnes mais là, je lui avouai mon ignorance pour trouver une réponse.
Elle était tout heureuse de me piéger,
-" Eh couillon, le sac, tu le remplis par le haut, la femme... par le bas'"
Sans commentaires.

La main au panier

-" Toutes des salopes..." (Guy Bedos)
Ma fonction d'électricien d'entretien chez Unelec ne consistait pas uniquement à dépanner des chaînes de productions dans les ateliers. Il nous arrivait parfois d'être appelé dans les bureaux pour des petites bricoles.
Comme par exemple ce jour où, un collègue fut demandé par un chef bureaucrate. Les secrétaires ne pouvaient plus travailler sur leurs machines de saisies par manque de courant sur leurs pupitres.
Il se rendit donc dans ie bureau où, effectivement toute l'installation avait disjoncté, il me raconta:
-" L'armoire électrique était alimentée, mais toutes les prises sous les tables étaient hors service.
Je dus me mettre à quatre pattes pour, sous le bureau, voir cela de plus près. Du premier coup d'œil je remarquai que sur la première prise, il y avait une multiprise où était branchés plein d'appareils, genre ventilateurs, radio,,, je ne sais pas qui avait fait ce branchement, mais cette première prise alimentait toutes les autres. Un énième appareil de trop et, comme la première prise était munie d'un dirurpteur qui avait déclenché, toutes les autres prises derrière se trouvaient également hors circuit.
J'avais traîné ma caisse à outils derrière moi. Au moment où je me suis retourné pour saisir un tournevis, je n'en crus pas mes yeux.
Toutes les filles étaient restées à leur poste en attendant le dépannage pour
reprendre leur travail. Celle-là même qui s'était déplacée pour que je puisse me glisser sous la table était là, tout près de moi, se trémoussant sur son siège, La garce, elle n'avait pas de culotte. Pensant sûrement que je la regardais, elle se tortillait de plus en plus. Crois-moi si tu veux Maurice, mais je n'ai pas pu me retenir, et je lui ai mis la main, carrément. Cette salope s'est mise à hurler. Son chef est accouru aussitôt; et sur les seules explications de la fille, j'ai eu une mise à pied. Il n'y eut rien à faire, la provocation de la fille était pourtant visible, mais je n'ai pas eu te droit de m'expliquer, j'attends mon renvoi.
Tout cela pour une main au panier, c'est un peu fort".
On essaya bien de le défendre, mais il n'y eut rien à faire/ la fille et la direction restèrent sur leurs positions.
L'attouchement sexuel est une faute grave, je veux bien, mais l'exhibitionnisme? Car, pour ce cas précis, il ne lui avait pas mis la main dans le slip contre son gré, elle n'avait pas de culotte. Tout cela avait été fait pour le provoquer. Salope !

Les bons côtés du métier

Les maisons de fonction.
En plus des dépannages électriques dans les bureaux de la société qui, parfois, se terminaient mal, nous avions aussi, nous les électriciens d'entretien, la charge des maisons de fonction.
L'usine Unelec d'Orléans était littéralement entourée de pavillons et villas pour le logement des dirigeants, des cadres et des chefs.
De temps en temps donc, nous étions appelés par nos chefs de service pour un ordre, dans une maison pour une bricole à effectuer dans le domaine électrique.
Avec notre bon de travail en poche, une échelle sur le dos et la caisse à outils, nous partions quelquefois des après-midi entiers; soit effectuer une installation électrique dans un pavillon nouvellement refait à neuf, attribué à un nouveau locataire, soit installer une antenne de télévision sur le toit de cette autre villa. Ces chantiers étaient plaisants, car on s'échappait totalement du milieu d'ouvriers d'usine. Il n'était pas rare, aussi, d'êtres remerciés grassement par les occupants des lieux. Quand ce n'était pas l'épouse qui nous offrait l'apéro, c'était la fille de la maison qui nous faisait les yeux doux,
Une fois, sur un toit une bonne partie de la matinée, je devais refaire entièrement l'arrivée de l'électricité depuis le poteau au coin de la maison jusqu'au branchement du compteur. La maîtresse de maison avait dû oublier ma présence au-dessus d'elle car, par les baies vitrées ouvertes, je la voyais en toute petite tenue, un plumeau à la main aller de pièces en pièces épousseter ses bibelots. Aux premières loges, je savourais le spectacle.
Notre métier, dans ces moments-là avait aussi ses bons côtés!
Mais quelques mois de cette nouvelle vie me firent comprendre que je n'étais pas assez mûr pour être un vrai père de famille.
C'est dans cette période de doute sur mon désir de continuer la vie commune avec cette première épouse que les grèves de Mai 68 nous tombèrent dessus. L'usine resta aux mains des grévistes un bon mois.
J'en faisais partie bien sûr, trop content d'un changement dans ma vie si monotone. L'usine comptait à cette époque plus de mille ouvriers. Seulement quelques dizaines d'individus l'occupaient jour et nuit.
Tous les matins, à l'heure de l'embauche, les non grévistes tentaient de pénétrer pour prendre leur travail. Ils étaient chaque fois refoulés par les grévistes.
Pour éviter tout assaut des grilles, nous les avions soudées entres elles, et des manches à incendie en batterie étaient prêtes à se mettre en fonction au cas où.
Vous dire l'ambiance chaque matin serait superflu.
L'usine étant propriété privée, les forces de l'ordre n'avaient pas le droit d'intervenir pour nous déloger sans un ordre hautement supérieur qui n'arriva heureusement jamais.
Par contre, une voiture de police nous surveillait jour et nuit à proximité.
Des piquets de grève se mêlant aux non grévistes nous avertîmes que la police avait mis au point une combine pour mettre le désordre dans nos rangs et ainsi forcer le barrage pour rétablir l'ordre.
Ils envisageaient de nous envoyer un homme ivre qui mettrait le bazar dans nos troupes en nous insultant.
Nos espions grévistes appréhendèrent l'homme fauteur de troubles avant qu'il n'arrive jusqu'à nous, ils le saoulèrent encore plus et le renvoyèrent près des flics. Le piège se retourna sur eux, car l'homme, complètement ivre fit tellement de scandale dans la foule des non-grévistes qu'ils durent le conduire au poste, en cellule de dégrisement. Bien fait!
Cette grève nationale dura quand même un bon mois (les anciens s'en souviendront).
Quand tout fut terminé, que les syndicats se mirent d'accord avec le gouvernement pour la reprise du travail, le jour où, portes déverrouillées, manches à incendies rangées, nous invitions les non-grévistes à pénétrer enfin sur leur lieu de travail, ils hésitèrent longuement avant de faire un pas. Il fallait savoir ce qu'ils voulaient)
Une fois tout rentré dans l’ordre, l'usine reprit son activité normale comme si rien ne s'était passé.

 

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