mauricelemarin
Sur le retour du Golfe, à Oran, on débarque du "Raffiné" contre un bon cru local.
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Première escale au retour du Golfe, Oran.
Pendant les quelques heures que nous leur livrons quelques tonnes de pétrole, le service cuisine nous fait une petite surprise/ en se faisant livrer quelques bons fûts de vin du pays qui, en remplacement de notre piquette habituelle, seront les bienvenus.
À gauche, une manche à air avec ses poignées d'orientation pour capter au mieux la brise en mer, et l'envoyer ainsi dans les locaux d'habitation.
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Nous voici à quai au port de Lavera, pour un déchargement qui va durer seulement 12 heures.
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| Nous voici à quai au port de Lavera, pour un déchargement qui va... |
Nous voici à quai au port de Lavera, pour un déchargement qui va durer seulement 12 heures.
Voilà, la rotation est faite, France, Golfe et France à nouveau, l'aller et le retour aura duré deux bons mois (je ne parle plus du passage par le canal de Suez où le tout n'aurait pas dépassé trois semaines).
Une deuxième rotation était nécessaire pour prétendre une prise de congés d'au moins deux mois. Nous sommes dans ce cas de figure dans les années soixante.
Vers la fin de ma carrière, dans les années 1975, les syndicats avaient réussi à nous obtenir le même nombre de jours de congés que de jours passés à bord, avec par contre interdiction de dépasser quatre mois de présence à bord. De ce fait, lorsque le deuxième voyage dépassait deux mois, par exemple quand au lieu de refaire le golfe Persique, nous partions pour les Amériques, les quatre mois effectués, on débarquait l'individu au premier port.
C'est dans ces conditions que j'embarquais et que je débarquais un peu partout dans tous les ports du monde car, la personne débarquée devait être remplacée par une autre venant de terminer ses congés.
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La nuit passe, le déchargement est bientôt terminé.
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| La nuit passe, le déchargement est bientôt terminé. |
La nuit passe, le déchargement est bientôt terminé.
Tout comme au golfe Persique, où le chargement se faisait aussi bien de jour comme de nuit, ici c'est pareil; rentabilité oblige.
Pendant le déchargement le Commandant a déjà reçu les ordres, par l'armateur, du prochain voyage à effectuer.
En France, nous sommes chez nous, quelque soit le port d'arrivée. Pendant l'escale, différentes choses ont lieu,
- Des chantiers montent à bord pour, en quelques heures, effectuer des travaux trop compliqués à faire par les gens du bord, ou nécessitant l'arrêt complet du navire.
- Les épouses qui en ont fait la demande sont autorisées à monter à bord, tout le temps de l'escale.
- Enfin, tous les pleins de: nourritures, eau douce, fuel, relève d'équipage, échange de courrier, de films se font.
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Au petit jour, les épouses des navigateurs quittent le bord.
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| Au petit jour, les épouses des navigateurs quittent le bord. |
Au petit jour, les épouses des navigateurs quittent le bord.
Comme commenté à la vue précédente, les épouses qui en avait fait la demande/ sont autorisées à monter à bord voir leurs maris.
Il faut dire que les couples ne s'étaient pas vus depuis deux mois minimum, et qu'il fallait encore en attendre autant pour se voir enfin plusieurs semaines d'affilée avant de repartir pour un prochain tour. Et ce, pendant toute une carrière qui pouvait durer au maximum quarante ans.
Pour ma part, huit longues années m'ont suffit, car trois tours du monde, des souvenirs plein la tête pour remplir deux livres, je ne voulais rien d'autre.
Toutes ces dames sont donc en petit groupe sur le quai, jusqu'au dernier moment où le bateau disparaîtra à l'horizon.
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La remorque* prise devant, nous décollons du quai.
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| La remorque* prise devant, nous décollons du quai. |
La remorque* prise devant, nous décollons du quai.
Le jour se lève à peine, mais nous devons repartir. La mer n'attend pas.
Ce gros remorqueur nous éloigne du quai pour que nous soyons capables de nous mouvoir par nos propres moyens.
Une remorque* en langage marin est l’aussière (la corde qui nous amarrait au quai).
Le mot corde est prohibé à bord, on parle de bout (on prononce boute), filin, cordage/ mais jamais le mot corde.
Le seul morceau de "corde" qu'il y ait à bord, est la ficelle qui actionne la cloche à l'avant pour "piquer l'heure", que le bosco actionnait toutes les heures au temps lointain où chacun n'avait pas encore de montre.
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