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Une partie de ma vie de marin de commerce racontée en 140  histoires vécues.

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Marine marchande des années 70 (A l'arrière du navire, le cuistot...)

Le cuistot à l'arrière du Chaumont avec sa dernière prise
Le cuistot à l'arrière du Chaumont avec sa dernière prise 

  A l'arrière, le cuistot est le mieux placé pour appâter de superbes thons.

              Remarquez, à droite du cuistot qui pose en héros devant sa belle prise, qui va améliorer l'ordinaire, le vide-ordures très utile qui nous sert à jeter à la mer tous les détritus indésirables à bord, aussi bien les restes de cuisine que des déchets de machine.

J'ai, pour ma part sur le Ville de Rouen , alors que je n'étais encore que simple nettoyeur-aide-électricien, versé dans ce gouffre un bidon entier de chiffons graisseux, qui atterrit directement dans la gueule d'un requin, suivant depuis un certain temps le navire, croyant se régaler de bonnes choses.

A ceux qui penseraient que ce vide-ordures n'est pas nécessaire, et qu'il suffirait tout simplement de jeter le tas ou le sac de déchets à la mer, je répondrais qu'il faut tenir compte du vent violent qui tourbillonne à l'arrière en pleine mer et que, sans cet accessoire, tout ce qui aurait été jeté à la mer risquerait de retomber en s'éparpillant sur le pont.

Si nous regardons bien le vide-ordures, son embouchure est assez grande pour contenir la capacité d'un bidon de 50 litres, récipient qui nous sert régulièrement de poubelle. Le vide-ordures se prolonge d'un grand tube cylindrique qui touche presque le niveau de la mer. Pas trop près de l'eau quand même, car quelquefois des requins, repérant cet appendice au ras de l'eau, se cassent les dents dessus, pensant à des choses comestibles.

 

Marine marchande dans les années 70 (Le réféctoire de l'équipage)

Réfectoire
Réfectoire 
 



 Réfectoire de l'équipage

            Vaste pièce bien éclairée qui servait, une fois par semaine, de salle de ciné. 

L'appareil de projection se situait dans l'office, en prolongement du réfectoire et, par l'orifice du passe-plats, les images étaient projetées sur le mur d'en face.

Pour l'équipage c'était le maître-électricien, donc votre serviteur, qui était chargé de la soirée cinématographique. Pour les officiers, cela se passait dans leur carré, un autre soir bien sûr, car ils utilisaient le même matériel que nous. Par contre, la charge en revenait au radio, ou à un officier-pont ou machine, si l'officier radio était de permanence avec ses contacts avec la terre, par Senlis radio.

Un service de location de films était assuré par la compagnie maritime et, à chaque escale, nous échangions nos bobines pour de nouvelles.

Les films diffusés n'étaient pas les derniers sortis, ils dataient même de plusieurs années, mais personne ne s'en plaignait, car cette soirée nous changeait les idées.

La séance était complète car, commençant par un documentaire, elle se terminait par le film de la soirée, entrecoupée par un entracte où, faute d'esquimaux glacés, la bière coulait à flot.

 

La piscine du Chaumont

La piscine du Chaumont
La piscine du Chaumont 

La piscine 

        Six mètres sur quatre pour les 33 000 tonnes, la piscine des "gros" était plus grande que sur les cargos des années 60, où une bâche tenue par des madriers sur le pont à l'arrière faisait office de piscine. Cette bâche n'était installée que dans les pays chauds et servait surtout, sur les cargos mixtes, lors du passage de la ligne, de réjouissances nautiques pour amuser les passagers; comme je l'explique dans un récit de ce blog. (Voir le passage de la ligne)

 

Le passe-avant est très utile par mauvais temps

Passe-avant, très utile par mauvais temps
Passe-avant, très utile par mauvais temps 
Par mauvais temps, le vent balaie tout, il faut se cramponner pour ne pas être emporté.

          Regardez le matelot qui se tient fortement à la rambarde, pour traverser de l'avant à l'arrière, pourtant le temps n'est pas si mauvais que cela.

Ce grand vent naissant par contre, annonce une mini-tempête que nous verrons sur la prochaine vue.

Condition idéale pour attraper le mal de mer.

 

L'utilité du passavant pour aller de l'avant à l'arrière.

Petite tempête, peu dangereuse pour nous autres marins
Petite tempête, peu dangereuse pour nous autres marins 
  L'utilité du passavant pour aller de l'avant à l'arrière.

    Sur les cargos mixtes, avec une mer houleuse comme celle-ci, les passagers n'avaient pas le droit de mettre le nez dehors. Seul l'équipage-pont, les officiers et moi-même étions habilités, en cas de nécessité, à se rendre de l'avant à l'arrière ou vice-versa ("responsabilité professionnelle oblige).
    Les passagers, n'ayant pas le pied marin, confondaient petit grain et tempête car, sur cette vue, il ne s'agit que d'un grain, un coup de tabac léger de force 3 ou 4.   Le soir, dans la salle à manger des passagers, le Commandant avait toutes les peines du monde à calmer ces gens qui croyaient avoir eu la plus grosse tempête de leur traversée.
    J'eus l'occasion de rencontrer des tempêtes, des vraies sur des pétroliers de 33000 tonnes, de force dix, avec fortes pluies. Le pont était interdit à tout le monde sans exception. Le Commandant avec les officiers-pont et les matelots de quart, consignés à la passerelle de navigation par nécessité pendant deux ou trois jours, ne mangeaient que des conserves et de l'eau pure car la cambuse et les cuisines étaient disposées à l'arrière, sur le pont du Château.
    Ce cas était extrêmement rare, mais de temps en temps cela arrivait, c'est pourquoi une citerne d'eau douce était disposée à l'avant avec des vivres non périssables, pour pallier cet inconvénient.
    Les ordres étaient assurés par interphone entre l'avant et l'arrière, et la vie s'écoulait malgré tout en attendant des jours meilleurs.
    Il fallait quand même redoubler de prudence, et surveiller de près les appareils de navigation, car un navire comme le nôtre pris dans une tempête faisait plus sous-marin que cargo, et il n'était pas visible des autres navires plus imposants, donc souffrant moins de ce mauvais temps.
 

 

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