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Une partie de ma vie de marin de commerce racontée en 140  histoires vécues.

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Ma vie de marin de commerce (Le pipi-room)

Bar à hotesses
Bar à hotesses 

 Le pipi-room

Dunkerque, bar à hôtesses

Les escales à Dunkerque auraient été bien tristes sans les bars à hôtesses, mais il fallait ruser pour que la soirée ne nous coûte pas toute notre solde.

Un bar classique où dès que vous êtes assis, une hôtesse s'approche de vous et vous demande de lui offrir un verre.

Jeune femme accueillante, peu farouche sur le verbiage, maïs on ne touche pas, en tout cas pas au début, il faut d'abord consommer, vous, et surtout elle. Elle ne se fait offrir que des coupes de Champagne, qui s'avèrent être (il ne me fallut pas longtemps pour m'en apercevoir une fois qu'elle était partie aux toilettes) du thé froid. Le client prenait ce qu'il voulait, mais l'hôtesse, des coupes de thé glacé, au prix du Champagne, la note montait vite et, à chaque coupe offerte, le serveur apportait le verre et le ticket de caisse que la donzelle épinglait sur un gros clou fixé à une planche de bois.

Quand on partait, la caissière comptait le nombre de tickets et chiffrait la facture. La combine était de faire disparaître des tickets pendant que l'hôtesse avait le regard ailleurs, et le tour était joué, on ne payait que les tickets restés épingles au clou.

Sinon, quand le client devenait trop entreprenant, et surtout s'il avait déjà offert pas mal de coupes, et que l'on ne voulait pas perdre un si bon pigeon, l'hôtesse lui proposait "le pipi-room" qui n'était autre que l'arrière-salle, plus tranquille, où dans cet endroit plus discret, pour quelques billets de plus, on ne pouvait que caresser la dame. Je dis caresser seulement, car une fois, un marin qui n'avait pas tout compris, dans le pipi-room, les billets de banque sur la table, s'était mis en devoir de vouloir s'offrir la fille qui, se mettant à hurler, ameuta la direction qui vira séance tenante le client trop entreprenant.

D'ailleurs, pour « s’offrir la fille », il fallait attendre que son travail soit terminé, et l'emmener ailleurs pour le finale, la maison ne rendant pas ce genre de service.

 

Ma vie de marin de commerce (L'ile Maurice)

Plage type de l'ile Maurice dans les années 60
Plage type de l'ile Maurice dans les années 60 

L'île Maurice

" Napoléon "

Elle se faisait appeler comme ça, "Napoléon", personne ne savait d'où ce nom venait, peu importe, elle montait à bord faire son petit commerce, le reste ne nous préoccupait pas le moins du monde.

Justement ce jour, elle était à bord, avec son dernier-né dans une grosse boîte à chaussures, bien aménagée, des trous partout et du coton dans le fond. Un vrai petit couffin pas cher.

Elle fait affaire avec un graisseur qui pour l'heure était de repos. Une fois dans sa cabine, elle pose le petit dans sa boîte sur la bannette du collègue qui était de quart et les voilà partis pour un petit repos du guerrier.

Sieste qui se prolonge, car le graisseur de service, terminant son travail entre, pour prendre à son tour un repos bien mérité. Il n'est nullement choqué par la scène du copain besognant la ramate, par contre il n'admet pas que l'on mette des affaires sur son lit pendant son absence, et pensant à un vulgaire paquet, le prend et le balance à l'autre bout de la chambrée. Le paquet se met à hurler, la fille se retire d'un bond de la couche et se précipite sur le fruit de ses entrailles tout cabossé qui n'en finit pas de brailler. Elle a toutes les peines du monde à calmer le bambin.

Énervée par ce qui vient d'arriver à son petit, elle se fâche et met des claques aux deux marins responsables à ses yeux de l'incident

Une morale toute trouvée pour cette histoire.

-"Touche à mon c…, pas à mon gosse".

 

Ma vie de marin de commerce (Nouvelle-Calédonie)

La place des cocotiers de Nouméa dans les années 60.
La place des cocotiers de Nouméa dans les années 60. 

Nouvelle-Calédonie

La place des cocotiers

Lieu de rencontres, de rendez-vous et de départs de tous les taxis. Une anecdote au sujet des  taxis.

Déjà, dans les années soixante-dix, les Européens travaillant sur l'île n'étaient pas rassurés et craignaient la rébellion des canaques. Pour preuve cette histoire authentique.

J'avais fait venir un taxi au port pour visiter Nouméa, le chauffeur étant français, la conversation allait bon train et, voyant sans doute qu'il avait quelqu'un de sérieux avec qui parler, il me raconta ses craintes de voir un jour les habitants de l'île se soulever contre eux.

-"Surtout les chauffeurs de taxi continua-t-il, nous sommes très vulnérables. Des collègues ont un chien dans leur véhicule, mais cela ne suffit pas. Je voudrais être armé".

Et il me tendit la valeur de quatre mille francs français, en me suppliant de lui trouver une arme, J'avais eu le malheur de lui raconter que je revenais à Nouméa dans un petit mois. Cette histoire ne me disait rien, mais il fallait que je ne m'en sorte pas trop mal. Je lui expliquais que je n'avais pas besoin de son argent, que je lui faisais confiance, et que si je trouvais une arme au cours de mes prochaines escales, je ne manquerais pas de la lui remettre dès mon retour (pensant le contraire dans ma tête), car je ne voulais pas d'histoires de ce genre.

D'ailleurs, de retour le mois d'après, je ne mis pas les pieds à terre, pour ne pas risquer de revoir cet individu,

Un autre récit au sujet de cette île lointaine

De tout temps l'alcool était interdit, car les canaques, le soleil aidant, avec une bonne cuite, se battaient à coups de machettes, ce qui faisait désordre. La consigne stricte était plus ou moins respectée, et une bouteille d'anis se négociait sous le manteau dans les trois cents francs. A titre de comparaison, elle se vendait officiellement à l'époque moins de cinquante francs.

Des maîtres d'hôtel peu scrupuleux qui voulaient se faire de l'argent facile, lorsqu'ils étaient sûrs de passer par la Nouvelle-Calédonie, emplissaient leur cambuse de caisses d'anis non déclarées officiellement, qu'ils achetaient avec leurs propres sous et, une fois sur place, il leur suffisait de soudoyer la force de l'ordre de faction au pied du navire, justement pour éviter ce genre de commerce illicite, et le tour était joué.

J'ai connu de la sorte des individus qui, en une seule escale, ont gagné leur salaire d'une année.

 

Ma vie de marin de commerce (En avion)

Cabine de luxe d'un long courrier
Cabine de luxe d'un long courrier 

En avion

Voyages en avion pour embarquer

Les compagnies maritimes se doivent de débarquer les marins ayant accompli leur temps légal de navigation dans les ports les plus proches.

C'est ainsi que des relèves s'effectuaient au bout du monde, à Singapour comme au golfe Persique ou au Cap de Bonne-Espérance. Pendant mes huit années de navigation, je cumule près de deux cents heures d'avion.

Avant un nouveau départ, chaque homme recevait par télégramme son futur lieu d'embarquement, et un accusé de réception payé pour le retour du message afin de confirmer ou non. S'il devait partir d'un port français, il devait s'y rendre par ses propres moyens (les frais de route nous étaient remboursés), par contre si le nouveau bateau était hors territoire, tous les nouveaux embarqués avaient rendez-vous à l'aéroport, là se tenait un agent de la compagnie qui remettait à chacun son billet.

Quelques bons souvenirs ou moins bons, pendant ces heures de vols.

Retour Beyrouth - Paris

Une passagère, la trouille se devine sans mal sur son visage, elle n'arrêtait pas de fixer son regard sur moi. "Pour se rassurer", m'expliqua une hôtesse à qui je demandais ce que cette dame me voulait tant.

-"Elle vous trouve décontracté, alors vous êtes sa bouée de sauvetage, son regard fixé sur vous la rassure, faites semblant de paniquer, et elle sera affolée".

L'hôtesse avait raison, de tout le voyage j'eus droit à ce regard suppliant posé sur moi, avec de temps en temps un petit sourire timide, sans plus, peut-être pour me signifier que je n'aurais pas autre chose de cette passagère peu rassurée dans un avion.

Le voyage terminé, elle me gratifia d'un grand hochement de tête, que je pris comme un merci.

Retour Dubaï -Roissy                                                                                                    

Un matelot, pour ne pas être tenté de dépenser son argent aux escales, entre le golfe Persique et Paris, n'avait pas trouvé mieux que de laisser son porte-monnaie mais aussi tous ses papiers dans sa valise qui fut mise dans les soutes de l'avion, et qu'on ne devait retrouver qu'une fois débarqués à Paris.

Aucun problème jusqu'à la première escale, il descendit de l'avion, passa en zone de transit, et au retour de la pose, pour réembarquer pourtant dans le même avion, il fallait présenter sa fiche de transit, et surtout, ses papiers d'identité.

Pas de papiers, pas non plus la connaissance de la langue locale (nous étions à Karachi), ce fut toute une histoire, il fut emmené menottes aux poings dans les annexes de l'aéroport, l'avion faillit partir sans lui, ce n'est que grâce au Commandant

du navire, heureusement du voyage qui, ne voyant pas le matelot arriver, informa les hôtesses, qui de leur côté savaient qu'un terroriste avait été arrêté, et que l'avion pouvait repartir sans crainte.

Un steward parlant à peu près le français accompagna le pacha dans les bureaux où notre marin se voyait déjà jeté dans une cellule jusqu'à la fin de ses jours, et à force de diplomatie de part et d'autre, tout rentra dans l'ordre.

Cette histoire lui ayant donné la trouille de sa vie, jamais il ne prit l'avion de nouveau sans ses papiers sur lui.

 

Ma vie de marin de commerce (Hambourg)

Rue chaude, familière aux marins
Rue chaude, familière aux marins 

Hambourg

La rue barrée

Un lieu de visite pour tous les marins du monde passant par Hambourg.

Imaginez une rue dans un quartier de la ville, une rue entière, achetée par tous les maquereaux de la cité. Petit à petit, on expatrie les derniers habitants en les relogeant ailleurs, puis quand cette rue est entièrement vide, on bouche l'entrée d'un côté, on installe un passage unique, un contrôle par des vigiles musclés et incorruptibles, interdisant l'entrée aux mineurs et aux femmes non accompagnées, et vous avez la fameuse rue barrée de Hambourg.

Que des vitrines avec des rideaux, les filles à l'intérieur font le spectacle pour les passants, à poil ou presque. Quand un rideau est tiré, c'est que l'occupante se fait également tirer.

Plus loin, ce sont des bars à hôtesses où les prostituées font le nu intégral sur une musique endiablée. Au premier, au-dessus de la rue, des filles nues dans des cages dansent pour aguicher le futur client; c'est tordant de voir les vieux qui tendent le cou pour apercevoir ce qu'ils ne peuvent plus consommer.

Plus loin encore, des boîtes à spectacle ou pour quelques marks, vous avez droit à une soirée inoubliable.

On m'avait prévenu de ne pas me mettre aux premiers rangs, pour ne pas subir le sort des gens à lunettes.

En effet, les filles dans leurs exhibitions, prenaient les lunettes des spectateurs du premier rang, pour se les enfouir où je pense, mais oui vous m'avez bien compris, aussi bien devant que derrière d'ailleurs, pour la grande joie des autres clients.

D'autres demandaient de mettre des pièces de monnaie sur le bord des tables, et en se contorsionnant, elles arrivaient à se les mettre dans... une tirelire improvisée. Une a même eu l'audace d'emprunter la pipe d'un spectateur, et se l'engouffrant là où nous autres les hommes, nous mettons autre chose, toute l'assistance a pu constater que la pipe se consumait.

Quelquefois, le spectacle manquait de figurants, la direction mettait une affiche à l'extérieur pour demander des volontaires. Ce travail (si on peut appeler cela un travail) n'était pas rémunéré, seul le droit d'entrée était offert aux participants bénévoles. Un soir donc, un matelot de notre bord monte sur scène pour agrémenter le spectacle.

Le numéro est une fille à la plage, qui se fait draguer par un garçon très entreprenant, car voyant que la fille n'est pas farouche, il se met en quête de la mettre complètement à poil et de lui faire l'amour, pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Pour exciter davantage la fille, on entend dans les coulisses le patron dire:

-"Donne-toi à fond, c'est un Français". Et elle se donne vraiment à fond la petite, comme si elle voulait nous en donner pour notre argent, et justifier son cachet.

Comme par hasard, ce soir-là notre Commandant en personne faisait partie des clients. Quel ne fut pas son étonnement de voir un de ses hommes nu besogner une artiste à poil sur scène. Il n'en fut nullement choqué, mais seulement amusé, et heureusement que le matelot ne vit pas son pacha, car il en aurait certainement perdu ses moyens, et nous aurions assisté à un numéro moins épicé si je puis dire, car ce soir, la fille eut droit à une séance plus que complète.

Notre matelot voulait sans doute prouver au patron de rétablissement que les Français n'avaient pas que la renommée d'être les meilleurs du monde en amour, mais également en pratique.

D'ailleurs il se fit applaudir à tout rompre dès son numéro terminé, et s'il n'avait pas été naviguant mais au chômage, je suis certain que la direction lui aurait proposé une place en or dans la maison.

 

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