mauricelemarin
Ma vie de marin de commerce (Mon humour grinçant)
Mon humour grinçant
Que certains n'appréciaient pas du tout
Sur tous les bateaux, il y avait une obligation prioritaire, celle d'avoir, à l'avant, dans une soute spéciale, un cercueil, au cas où.
Chaque fois que j'embarquais, mon premier souci était d'aller voir si je tiendrais dedans, au cas où.
Pour le plaisir de semer ma petite zizanie, quelquefois, en entrant dans le réfectoire, je lançais un retentissant :
-« Bon appétit à tous, sauf à un ». Phrase magique, qui, tout le temps du repas permettait aux autres de se poser des tas de questions:
-"Pour qui crois-tu qu'il a dit cela, Renard ? A un tel peut-être, il paraît qu’il ne peut pas le voir".
-" Mais non, je suis sûr que c'est pour l'autre là-bas, avec ce qu'il lui a fait l'autre jour, il fallait s'y attendre".
Seul dans mon coin, je savourais mon effet. Il faut bien s'amuser de temps en temps.
Mieux encore, abusant de mon grade de Maître-électricien, lorsque les nouveaux novices en étaient à leur premier embarquement, j'attendais qu'un mois se termine et je démontais dans leur cabine un panneau cachant l'arrivée d'eau pour les sanitaires et le branchement électrique. Je leur faisais croire que je relevais le compteur de consommation électrique, et que s'ils avaient dépassé un certain seuil, établi par le commandant, on devait leur faire payer la note de supplément.
Toute aussi absurde que pouvait être cette farce, plus de la moitié des nonos y croyaient.
Mon humour ne s'arrêtait pas là, à vous de découvrir au fil de ces deux tomes d'aventures d'autres farces que je pouvais faire, seule ou à l'aide de complices.
Bonnes recherches, et bonne lecture.
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Ma vie de marin de commerce (L'empoisonnement)
L'empoisonnement
Chute involontaire dans la piscine vide.
Sur le Léda, mes aventures maritimes faillirent prendre fin tragiquement.
Notre réserve de vivres congelée n'était pas aussi surveillée que les denrées alimentaires dans les boutiques de vente au public. La responsabilité en revenait au maître d'hôtel qui, en faisant l'inventaire de temps en temps, s'assurait de la bonne tenue des stocks.
Que se passa-t-il un certain moment dans la chaîne de froid? Personne n'en sut jamais rien. Un beau matin, certains se levèrent avec un mal au ventre terrible, des maux de tête atroces, toutes sortes de symptômes divers et variés qui furent sans équivoques pour le docteur contacté en urgence par Senlis-radio: intoxication alimentaire.
Pour ma part, comme tout le monde ou presque, les douleurs abdominales ne m'empêchèrent pas de prendre mon travail, mais en effectuant une ronde d'éclairage en extérieur, au moment où j'étais à califourchon sur la rambarde de la piscine pour être plus près d'un projecteur défectueux, la tête me tourna, et je me retrouvais dans le fond de la piscine (heureusement vide ce jour) mais dans les pommes, et tout cabossé. Personne pour me ramasser ou donner l'alerte, je retrouvais mes esprits au bout d'un certain temps avec des douleurs sur tout le corps.
Remontant tant bien que mal du fond du plan d'eau, je me traînais comme je pus jusqu'à ma cabine. Mon épouse, du voyage cette fois-ci encore, put enfin avertir mes supérieurs, et bientôt ma cabine fut envahie du Commandant, du Chef mécanicien, et de l'officier-pont responsable des médicaments. Chacun à son tour m'examina consciencieusement pour voir si je n'avais rien de cassé. Rassuré sur mon état, on me laissa là, priant mon épouse de bien s'occuper de moi, car expliqua le Commandant, un bateau sans Maître-électricien valide ne peut se concevoir.
Le reste de la journée et la nuit aux petits soins me remirent vite d'aplomb, et dès le lendemain, tout le monde put voir le Maître-électricien reprendre son service.
Pour ceux qui se poseraient la question en lisant cette histoire: pourquoi la femme de l'auteur ne fut pas indisposée par cette intoxication alimentaire, ou pourquoi son mari n'en parle pas, la réponse est toute simple: les repas sont très copieux, et de fait, mon épouse ne prenait qu'un plat sur deux. Le jour de l'empoisonnement collectif, le plat de viande était seul responsable. Comme mon épouse n'y avait pas touché, elle a été épargnée.
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Ma vie de marin de commerce (L'armateur)
L'armateur
la haute direction
Deux livres sur
L'armateur, le grand patron de
Sur tous les navires de
Entendons-nous bien, amis lecteurs, l'armateur ne dirige pas tout seul une Compagnie Maritime, il en est le représentant légal, responsable. Qui dit compagnie laisse entendre du monde derrière, des bureaux, des chefs, des sous-chefs, des secrétaires. Les grandes décisions sont prises en conseil d'administration, et sont votées à la majorité avant d'être adoptées.
Cet homme n'est pas invisible pour tous. De temps en temps, les représentants des marins, les délégués, ont rendez-vous dans les bureaux de la direction, pour traiter les questions des collègues qui, collectées de voyage en voyage, se doivent d'êtres débattues un jour ou l'autre.
Donc, une ou deux fois par an, nos représentants syndicaux sont reçus par la haute direction au siège social de l'agence.
Pour ma part, n'ayant jamais été délégué ou quoi que ce soit de cet ordre car la politique salariale ne m'intéressait pas (je serais plutôt du genre à faire de l'anti-magouille patronale). Comme il n'y avait rien de visible à reprocher à nos dirigeants, je n'eus jamais le loisir d'assister à de tels débats.
Sur un bateau, au retour justement d'une réunion des délégués, nous eûmes un compte rendu complet de la séance.
Ce jour-là donc, nos représentants étaient fortement déçus. Pendant la réunion qui dura près de deux heures, jamais les questions sérieuses ne furent abordées. L'ordre du jour consistait en des heures supplémentaires payées à un tarif plus élevé, et les jours de congés équivalents au même nombre de jours passés en mer.
Dès le début de la séance, la direction s'inquiéta de savoir ce que les hommes faisaient au grand mouillage, au retour d'un voyage, avant d'avoir une place à quai. Un délégué eut le malheur de parler pêche.
Tout le reste de l'entretien se passa à discuter lignes, fils, appâts, astuces de pêche au gros, tant et si bien que, l'heure passée, avant de se dire au revoir et se fixer rendez-vous six mois plus tard, la direction avait promis en tout et pour tout que, dorénavant, chaque Commandant recevrait au départ d'un nouveau voyage un nécessaire complet de pêche pour l'équipage, afin que celui-ci ne trouve plus le temps long pendant les attentes de place à quai.
Dépense dérisoire à côté de ce que les délégués demandaient, mais ce ne fut que partie remise, car plus tard, bien plus tard, après de nombreuses réunions où il n'était plus question de pêche au gros pendant les longues heures d'attente au mouillage, les heures supplémentaires furent payées un peu mieux et, dès les années soixante-dix, chacun pouvait bénéficier d'un nombre de jours de congé équivalent aux nombres de jours passés en mer.
Vive les délégués syndicaux (même s'ils mettent longtemps à nous obtenir ce que nous leurs demandons).
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Ma vie de marin de commerce (Epilogue)
Épilogue
Voici terminé cette deuxième et dernière partie de blog sur mes huit années de navigation.
Que de souvenirs ! II aura fallu des heures et des heures de canevas manuscrit pour retrouver tous les détails qui on fait ces belles histoires.
Et encore, mon idée au départ du premier tome était d'écrire trois livres. Le tome un, dans ce qu'il est, mais en supprimant l'histoire du "concours de jets d'olives", peut-être aussi "légendes et récits de Madagascar", enfin tous les récits un peu osés.
De même pour ce tome deux et, toutes ces histoires un peu salaces, les regrouper dans un troisième livre.
Mais en cherchant bien, les récits un peu "hard" atteignaient tout juste la dizaine, pas assez pour faire un nouveau volume. Donc l'idée du troisième fut écartée et les quelques histoires à ne pas mettre entre toutes les mains furent glissées, éparpillées dans les deux tomes. Apparemment la pilule est passée, car personne ne m'a dit son dégoût de lire ce genre de choses. Au contraire, à croire que cela était nécessaire, et que ces récits augmentaient le piquant des livres, pour les rendre un peu moins plats.
Si tel est le cas, je peux me servir de cet épilogue pour vous en raconter encore quelques bien bonnes.
Cette ramate, qui, peu farouche, disant oui à deux hommes à la fois, s'est retrouvée prise en même temps par devant et par derrière, debout. Elle ne touchait plus terre. Le seul inconvénient pour les partenaires était que les paires de testicules, à chaque mouvement de va-et-vient, s'entrechoquaient violemment. La douleur était presque insupportable.
Une autre encore pour finir.
La mère Paula ne faisait pas que l'arbitre dans les concours de jets d'olives. Quand elle décidait de s'envoyer en l'air avec des novices (elle ne cherchait que la jeunesse), elle se mettait assise, jambes écartées devant l'élu de son cœur, et elle suçait un goulot de bouteille. Si le futur prétendant avait compris, l'affaire était faite, sinon, elle le prenait sous son bras et l'emmenait dans ses appartements, qu'il soit consentant ou non.
Au début, on entendait bien crier un peu le gamin, mais allez savoir ce qu'elle leur faisait, dès qu'ils redescendaient, tous étaient radieux.
De toute façon, il n'était pas question de leur porter secours, car pendant ce temps, les serveuses nous étaient dévouées corps et âmes, plutôt corps que âmes, car la mère Paula, jalouse comme une tigresse, ne voulait pas que l'on touche à ses filles si elle n'avait rien à se mettre sous la dent (là, je suis correct).
Quand, ce qui arrivait parfois, il n'y avait pas de novice pour servir d'appât et contenter madame, il fallait que l'un d'entre nous se dévouât pour... que les collègues puissent en toute tranquillité prouver aux petites que : un sexe en érection n'a pas de nation.
Arrêtons là, car je ne voudrais pas que cet épilogue serve de refuge aux histoires cocasses.
Encouragé par les remarques et réactions du premier bouquin, je me pencherai pour mes vieux jours sur d'autres écrits car, comme j'aime le dire à qui veut bien m'entendre :
-"Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne chasse pas, je ne pêche pas, les filles c'est fini... quoique. Que me reste-il ? ...la plume".
Alors plumons, pardon écrivons.
A bientôt j'espère*.
*En préparation : Un documentaire sur
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Commentaire Marine Marchande des années 70 ( bientôt en ligne)
Tout viens à point pour qui sait attendre, ce soir je démarre le commentaire promis.
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