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Ma vie de marin de commerce (C'est ma tournée)
C'est ma tournée
Les descentes au bar
Les pétroliers, surtout les gros, possédaient un bar, avec comptoir, chaises, tables, et même une ardoise au mur pour les payeurs retardataires.
Les pots (anniversaires, offerts par le pacha ou autres) se faisaient au bar bien sûr, mais de plus, chaque soir, une demi-heure avant le dîner, il était accessible, et qui le désirait pouvait y prendre un verre en discutant tranquillement avant de se mettre à table.
Pour ce récit, il y avait un chien à bord, qui faisait totalement partie de l'équipage. Il était inscrit sur le "rôle" (liste officielle de tout l'équipage, présentée à toute autorité la demandant).
Un soir de pot justement offert par le Commandant, avant son arrivée, le novice voulut faire une petite blague. Il disposa sur une assiette, en guise d’amuse-gueule, des vrillons de protection pour colis fragiles, ressemblant parfaitement à des chips.
Le pacha arrive, suivi du chien qui renifle l'assiette de fausses chips, et détourne la tête. Le pacha attiré par les gâteaux d'apéritif en prend un, le porte à sa bouche, croque dedans, et recrache aussitôt la bouchée.
Surveillé par tout le monde qui n'attendait que cela, on se moque de lui. Vexé quelque peu par le gag, il nous lâche :
-"Oui, je sais, je suis plus con que le chien qui, lui, ne s'est pas fait avoir".
-"C'est justement celui qui le dit qui y est" aurait dit Coluche !
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Ma vie de marin de commerce (La bonne renommée)
La bonne renommée
N'est pas Maître-électricien qui veut
Je n'aime pas particulièrement parler de moi, mais à la demande de nombreux lecteurs de la première partie du blog, il m'a été conseillé de me mettre en valeur, ou tout du moins de raconter un petit peu plus ma vie passée à bord de tous ces bateaux.
Les cargos du début de ma carrière maritime ont été bénéfiques, dans le sens qu'ils ont contribué à me perfectionner dans les connaissances en matière d'électricien des gens de mer où, comme je l'explique dès le début de mon premier livre, mon C.A.P. d'État en électricité me permit de pouvoir embarquer sur les bâtiments de la marine marchande et, l'ancienneté aidant, je me sentais de plus en plus à l'aise, dans mon métier d'une part, et dans ma vie de marin d'autre part.
C'est ainsi que, à la compagnie maritime Shell, pour mon premier embarquement, le commandant du navire, appréciant mes qualités de marin et d'électricien, ne jurait que par moi, et voulait me voir à son bord dès qu'il y était lui-même, mais voilà, les officiers supérieurs ont plus de jours de congés que l'équipage, et bien que nous ayons embarqués ensemble, il débarqua bien avant moi.
Mais, c'était sans compter la puissance d'un Commandant qui, bien vu également de son côté par l'armateur de la compagnie, au moment où en fin de congé, devant reprendre son bateau de toujours, à savoir le Magdala, il n'oublia pas de demander le maître-électricien Renard.
Mais Renard, ses congés étant fini bien avant ceux du pacha, se trouvait embarqué sur le M/S Sivella, "petit pétrolier" de trente-deux mille tonnes, du côté du golfe Persique.
Le commandant ne voulut rien savoir, il voulait Renard, il aurait Renard.
C'est ainsi que, en plein Golfe, le radio du Sivella reçut un télégramme où il était question de débarquer le maître-électricien Renard, de lui faire prendre ses congés, et de le réembarquer aussitôt sur le Magdala où le Commandant l'attendait avec impatience.
La gloire quoi !
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Ma vie de marin de commerce (Passagères en mal d'amour)
Passagères en mal d'amour
Les longues traversées solitaires (ou presque)
Un petit retour sur les cargos mixtes/ si vous le voulez bien.
On appelait cargos mixtes les navires marchands qui, n'ayant pas assez de fret pour rentabiliser le voyage, avaient le droit d'embarquer jusqu'à dix passagers, dans des cabines luxueuses, dignes des plus beaux paquebots de l'époque.
Fin mille neuf cent soixante-dix, ce privilège fut aboli, et seuls les paquebots eurent le droit d'embarquer des passagers.
Pour ma part, j'eus la chance de faire quand même trois bateaux avec des passagers à bord.
Sur l'un deux, une femme seule devait rejoindre son mari ingénieur en informatique parti avant elle quelques mois auparavant. Seulement trois jours après le départ, je remarquais qu'elle regardait les hommes avec insistance. Or, de tout le personnel du bord, j'étais pratiquement le seul, grâce à ma profession, à avoir le droit d'arpenter les coursives des passagers, car des rondes d'éclairage fréquentes m'amenaient souvent dans leur quartier et je ne m'en plaignais pas du reste, car voir de nouvelles têtes de temps en temps n'était pas déplaisant.
Justement, cette femme m'abordait souvent pour discuter de choses et d'autres. Au début, je prenais cela pour une distraction, mais elle me questionnait sans que je m'en rende compte sur ce que je faisais vraiment à bord. Je dus lui dire que mes fonctions m’obligeaient parfois, sur simple demande, de faire tel ou tel travail dans les cabines.
Dès le lendemain, je fus appelé par le maître d'hôtel qui me demanda si je ne pouvais pas me rendre dans la cabine de la passagère, seul, car elle avait besoin de l'électricien pour un dépannage.
Elle avait tout simplement provoqué un court-circuit en introduisant un objet métallique dans une prise de courant, ce qui eut pour cause d'endommager toute son installation électrique.
Je ne fus pas long à m'apercevoir de sa manigance, car elle m'attendait dans un déshabillé très voluptueux, et je découvris, à peine dissimulé, l'outil qui lui servit à provoquer sa "panne".
Satisfaire les passagers était notre priorité, mais si l'armateur avait appris ce que je faisais pendant mon travail sur son bateau, il n'aurait peut-être pas apprécié.
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Ma vie de marin de commerce (Tu mouilles,donc...)
Tu mouilles, donc tu jouis ?
Les apparences sont parfois trompeuses
A Tamatave, il m'est arrivé une histoire assez drôle, et quand même limite à raconter, mais n'atteignant pas le niveau du concours de jet d'olives de mon premier tome, laissez-moi vous la raconter, n'en déplaise à ma correctrice.
Donc, pendant une escale à Tamatave de plusieurs jours, une charmante ramate partageait ma cabine. Jeune, belle, amoureuse et tout ce qu'il fallait. La seule chose à se méfier avec ces jeunes filles, c'est que certaines buvaient. On planquait tous les alcools hors de la cabine, mais dès que l'on revenait pour voir si tout allait bien, il n'était pas rare de les voir ivres. Elles s'attaquaient à l'eau de Cologne, au parfum, et même à l'alcool à quatre-vingt-dix si nous en possédions.
Je ne vous raconte pas les cuites mémorables que certaines prenaient avec ce genre de breuvage.
Un après-midi donc, revenant dans ma cabine pour faire un petit câlin à ma compagne, je n'avais pas mes clefs. Impossible de me faire ouvrir, j'avais beau taper dans la porte, tambouriné même, rien à faire.
Réfléchissant à la situation, je me souvenais avoir caché toutes mes bouteilles d'alcool, et dans l'armoire à pharmacie de la salle-de-bain, rien qui puisse se boire.
Prenant quand même peur pour ma ramate, je fis venir le charpentier qui, en quelques secondes eut tôt fait de m'ouvrir la porte.
Rien de catastrophique, mon cher ange dormait à poings fermés, fatigué sans doute par la nuit précédente trop agitée, car il nous était arrivé une petite anecdote, qui justement pouvait expliquer la fatigue passagère.
La nuit d'avant donc, pour le gros câlin, pendant l'acte, je laissais mes mains se promener sur le corps de ma ramate, et allant un petit peu plus loin dans son intimité, je lui lance :
-«Tu mouilles, donc tu jouis». Elle me répond alors :
-"Non, j'ai mes règles".
Cela m'apprendra à mettre mes mains n'importe où.
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Ma vie de marin de commerce (Pédérastie à bord)
Pédérastie à bord
Dieu l'a voulu, puisque ça rentre.
Très peu de souvenirs, pour ce récit parlant de la pédérastie, pourtant sur huit années, dix-sept embarquements, si la "chose " avait été courante, je vous en aurais parlé sans contraintes ni oubli, mais là, même en cherchant bien... Il faut dire aussi que les escales étant fréquentes, nous avions l'occasion de nous "soulager" sans pour cela user de manières contre nature.
La légende veut que certains matelots et novices, soient comme maris et femmes. Sur les bateaux à voiles au temps jadis peut-être, mais de nos jours, je demande à voir.
Voici la seule petite anecdote traitant du sujet, dont je me souvienne.
Sur les premiers bateaux, au début de ma navigation, du temps où le personnel de cuisine n'était pas considéré comme marin à part entière (il ne possédait pas de fascicule des gens de mer, étant considéré comme civil embauché par la marine marchande, nuance !).
Certains civils avaient donc des mœurs à part car le cuistot et le maître d'hôtel faisait chambre, pardon, cabine commune. Tous les matins, le boulanger venait avec des croissants chauds réveiller le couple, et se mettait au lit avec eux.
Était-ce l'alliance tripartite ?
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