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Une partie de ma vie de marin de commerce racontée en 140  histoires vécues.

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Ma vie de marin de commerce (Le porte monnaie...)

Le porte-monnaie ambulant

Suez, bordox (maison close)

Une courte escale de mazoutage, nous en avons juste pour une nuit, dès le petit matin, nous repartons. C'est l'occasion pour certains de faire une petite virée à terre avant le départ pour le Golfe.

La première boîte de nuit fait notre affaire. A peine installés, nous n'avons même pas le temps de prendre le premier verre que déjà les hôtesses nous abordent.

Dans le lot, notre joie fut grande de reconnaître une Française (une payse), ici, à l'autre bout du monde. Elle était aussi contente que nous de retrouver des compatriotes, elle ne voulut pas nous quitter de la nuit, trop heureuse d'avoir retrouvé un peu de France à travers nous.

Par contre, nous ne pouvions assurer pécuniairement toutes les dépenses que cette folle nuit allait nous apporter, les tarifs de ces dames étant à la limite de nos moyens.

Elle ne voulut rien savoir et nous fit patienter. Elle revint peu de temps après avec un client habitué, un Américain.

-"Il est plein aux as, et fou amoureux de moi nous expliqua-t-elle, je lui ai raconté que vous étiez de la famille, on l'emmène avec nous".

Et, accompagnée de son porte-monnaie ambulant, elle nous entraîna dans une folle nuit de perdition.

C'est bien la première fois dans ma courte carrière de marin que toutes mes dépenses de java et de nuit d'amour, je dis bien toutes, furent payées en dollars US, et surtout par une tierce personne.

Vive l'Amérique !!

 

Ma vie de marin de commerce (Les canettes volées)

Les canettes volées

S/T Magdala*, en route pour le Golfe

Le Magdala, pétrolier géant de la société maritime Shell, était très bien équipé. Dans les coursives des officiers, disposées par endroits, des fontaines réfrigérantes nous permettaient soit de nous désaltérer, soit de laisser dans le petit compartiment situé au-dessous, des boissons variées qui, en quelques minutes, étaient assez fraîches pour être consommées.

Mais voilà, ces trésors de fraîcheur étaient la convoitise de tout le monde et rares ceux qui ne s'en faisaient pas dérober.

Un jour que je faisais ma ronde d'éclairage dans cette fameuse coursive, le Second capitaine m'aborde.

-"Justement Renard, vous tombez bien, voilà ce que je voulais vous demander".

Et il se met à me raconter que c'est inadmissible, que ces propres canettes de bière, à lui un officier supérieur, sont volées presque sous ses yeux, que s'il trouvait le coupable, cela irait très mal pour lui.

Il me demanda si on ne pouvait pas faire un système d'alarme qui mettrait en route un klaxon dès que la bouteille serait volée. Que de toutes façons, à partir de maintenant on allait voir ce qu'on allait voir, car j'ai fait des croix sous mes canettes, au feutre, et comme cela, dès que je verrai quelqu'un avec une boisson, il me suffira de voir en-dessous si elle ne m'appartient pas; non mais sans blagues.

Il me soûlait de ses paroles, et je ne savais vraiment pas comment m'en débarrasser quand le Commandant, dérangé par le discours de son Second, sort de sa cabine et nous demande ce qui se passe. De peur que le Second capitaine ne recommence son verbiage, je veux prendre la parole, mais le pacha m'arrête.

-"Il fait soif, messieurs, vous ne trouvez pas?, attendez, j'offre ma tournée ".

Il disparaît dans ses appartements et en ressort avec trois boissons.

-"A votre santé", et il lève le coude. Au fur et à mesure que son bras se levait, oh surprise, j'apercevais au cul de sa canette la fameuse croix au feutre, prouvant qu'elle appartenait bien au Second capitaine qui, voyant comme moi, n'osait rien dire.

Mais comment accuser de vol son supérieur hiérarchique, seul maître à bord après Dieu qui, régnant en souverain, se donnait le droit de disposer du bien d'autrui.

Le Second, en bon officier, formé à subir la loi du plus fort, garda cela pour lui et plus jamais ne me parla de disparition de canettes.

 

*S/T Magdala, les pétroliers de plus de 100 000 tonnes sont appelés Super Tanker.

 

Ma vie de marin de commerce (Les photos)

Les photos

S/T Magdala, la Shell, traversée Le Havre / Le Golfe

Un officier pont et son épouse n'avaient rien trouvé de mieux pour agrémenter leur voyage que de se prendre en photos dans des poses et des positions que la morale réprouve.

Mais ne possédant pas de Polaroid, il fallait faire développer la pellicule pour admirer le travail. Le retour en France n'était prévu que dans près de deux mois, mais qu'à cela ne tienne, bientôt nous arrivions au Golfe, le développement sera laissé à faire dès la première escale, et quelques jours seulement après le chargement, on récupérerait les photos. Ainsi fut fait.

Dès le retour, avant de passer chez le photographe, ils flânèrent en ville et se firent aborder par un individu qui leur proposa des photos osées. Joignant le geste à la parole, il entrouvrit son veston et présenta au couple médusé une série de photos des plus cochonnes, représentant la femme de l'officier.

Ce n'était ni plus ni moins la fameuse pellicule qui, laissée quelques jours auparavant dans des mains douteuses, avait été tirée en plusieurs exemplaires et vendue sous le manteau avec l'appellation ô combien vexante de "Mme Shell".

 

Ma vie de marin de commerce (L'intrus)

Hélicoptère s'appretant à livrer un pétrolier en haute mer. Le point rouge est le pont hélicoptère

Hélicoptère s'appretant à livrer un pétrolier en haute mer.
Hélicoptère s'appretant à livrer un pétrolier en haute mer. 

L'intrus

S/T Magdala, Le Cap

Pratiquement, chaque fois que nous passions au large de Cap-Town, il y avait soit une escale courrier, soit un ravitaillement de vivres et quelquefois même, une relève d'équipage.

Toutes ces différentes manœuvres se faisaient par hélicoptère, sans que le bateau ne stoppe sa route, c'était au pilote de l'engin de faire très attention.

Tout ce qui était prévu pour le bateau était mis dans des filets, la relève d'équipage aussi, et l'ensemble descendait par un treuil sur le pont, à l'endroit indiqué par le "H" énorme peint en rouge.

La manœuvre était laborieuse, il fallait calculer la vitesse et le sens du vent. Pour ne pas prendre de risques inutiles, sur le pont, des matelots étaient de service avec les canons à eau de mer prêts à fonctionner aux moindres risques, le bateau était en alerte pendant toute l'opération.

A ma connaissance, jamais il n'y eut d'accident pendant ces opérations, les pilotes d'hélicoptères étant recrutés dans des écoles de pilotage de haute montagne.

Un jour, en passant au large de Cap-Town, alors qu'aucune manœuvre n'était prévue, un matelot aperçoit la présence d'un point dans le ciel qui semblait se diriger sur nous.

Le Commandant alerté scrute le ciel avec ses jumelles, et remarque également quelque chose qui se rapproche de nous. Par radio, il contacte la compagnie qui d'habitude se charge des manœuvres, mais devant la réponse négative, il prend peur, et c'est le branle-bas de combat.

Une équipe de matelots a ordre de mettre en batterie les canons à eaux de mer sur le pont, tous les autres hommes disponibles se tiennent prêts dans une coursive extérieure à intervenir au cas où, pendant que de son côté, le pacha court à son coffre et en retire son arme à feu, on ne sait jamais.

Personne n'est en vue, sauf les préposés aux canons à eaux, pas rassurés, car ils sont en première ligne. Et c'est l'attente. Le point lumineux dans le ciel arrive sur nous, on distingue maintenant un hélicoptère, qui fait de grands cercles au-dessus de nous. Chacun retient son souffle.

Soudain, l'hélico pique sur nous et, rasant le plus haut mât du navire, remonte en laissant tomber quelque chose. Nous sommes tous à plat ventre, le paquet qui arrive sur nous est retenu par un petit parachute, et atterrit mollement sur le pont. Personne ne bouge. La situation devient ridicule. Quelqu’un se dévoue, et en rampant, s'approche du colis venu du ciel et le porte au Commandant.

Tous les regards sont braqués sur lui, il ne peut se dérober et, fébrilement, il ouvre... un colis de bienvenue d'une compagnie concurrente de transport aérien qui nous propose ses services à l'avenir. Le paquet est plein de cigares, whisky et des tarifs de la nouvelle société.

Authentique !!

 

Ma vie de marin de commerce (La boutique de ...)

Boutique de fringues de luxe.
Boutique de fringues de luxe. 

La boutique de vêtements

Durban, Afrique du Sud.

Une escale comme les autres où l'on descend à terre faire quelques achats et admirer la ville.

J'avais envie de m'offrir un pantalon, la première boutique de fringues en vue, je pousse la porte, une femme s'approche de moi, me demande ce que je désire. Elle parlait très bien le français, me guide dans mes recherches et me désigne la cabine d'essayage. Je m'isole et, tranquille, je me désape pour essayer mon nouvel achat.

Il n'y avait pas deux minutes que j'étais en slip, le rideau s'ouvre, et la vendeuse toute souriante me propose de m'aider. Avant que je lui dise oui ou non, elle m'a déjà baissé le slip, et sans me demander si je portais à gauche ou à droite, me place le paquet à l'endroit où cela l'arrange, me remonte slip et pantalon, puis me déclare que je porte bien l'habit.

Je suis sorti de cette boutique encore sous l'effet de la surprise, et m'étonne encore de la familiarité de cette femme.

Dommage qu'en France ces coutumes ne se pratiquent pas.

Faut pas rêver !

 

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